L’actualité évoque régulièrement de nouvelles catastrophes, et le mot traumatisme fait désormais partie de notre vocabulaire ordinaire. Comme le remarquait déjà Freud, il n’est plus possible à l’homme contemporain de s’appuyer sur une vision du monde, faisant récit et produisant du sens dans un espace et un temps perçus comme homogènes.
La catastrophe disait traditionnellement le dénouement d’un drame. Aujourd’hui les catastrophes trouent les écrans de notre actualité, sans que nous puissions facilement les intégrer sous un sens ou les articuler dans des concepts. Ces ruptures sont naturelles ou sociales, ou à la jonction des deux. Elles prennent effet dans les domaines les plus divers : météorologique, nucléaire, chimique, sanitaire, économique, politique, social, mais aussi individuel, au point où un sujet rencontre la vie ou la mort.
Programme thématique de travail :
- Le réel et le discours : comment les articuler, notamment dans les deux registres respectifs de la subjectivité et de la communication ?
- Le traumatisme contemporain : ponctuel ou permanent ? Cet aspect du traumatisme sera évoqué notamment en relation avec les modalités et techniques actuelles de l’information.
- La question du rapport entre le réel, la science, et les représentations sociales qui peuvent s’en produire. Enjeux politiques de cette question aujourd’hui : les difficultés d’anticipation et de suivi de la catastrophe en termes de discours et de représentation (exemple récent de Fukushima).
- La révision de l’universel classique et l’approche du réel que permet la logique psychanalytique.
Chronologie des deux journées :
Vendredi 4 juillet 2014 :
9h30-11h :
- Joël Birman, UFRJ : « Etats-limites, traumas et catastrophes dans le monde contemporain ».
- Pedro Cunca Bocayuva, UFRJ : « Le chronique et l’inédit dans la cartographie urbaine brésilienne ».
- Stéphane Thibierge : « Les deux versants du traumatisme : catastrophe et information ».
11h30-13h :
- Fethi Benslama, « Subjectivité et catastrophe dans la culture »
- Maud Devès, IPGP : « La question du réel, de la science à la catastrophe ».
- Marcelo Landes, UFRJ : « Biopolitique et catastrophe ».
14h30-15h30 :
- Claudine Haroche, EHESS : « Effets de l’accélération et de l’illimitation des flux d’informations sur la subjectivité contemporaine : un traumatisme permanent ? ».
- Régina Herzog, Paulo Vaz, Isabel Fortes, UFRJ : « Témoin, trauma et catastrophe ».
16h00-16h30 :
- Christian Hoffmann : « Effraction du trauma dans la logique classique ».
17h :
- Projection du film La vie après Fukushima – Japon nord-est (54mn) de S. Thibierge, suivie d’un débat avec les participants.
Samedi 5 juillet :
9h30-10h30 :
- Serge Tisseron, Paris –Diderot : « Traumatisme, mémoire et résilience : la mémoire de chacun au service de la résilience de tous ».
- Régine Waintrater : « narrativité et traumas », Paris-Diderot.
11h00-13h00 :
- Conclusions sur l’avancée des travaux et préparation du prochain workshop.
Avec la participation de : Frédéric Ogée, Alain Vanier, François Villa.