Avec le soutien du Ministère de l’Écologie,
du Développement Durable et de l’Énergie

A PROPOS

Vous retrouverez ici toutes les informations relatives à l’association Memoire des Catastrophe.

Qui sommes-nous ?

Olivier Duris

Psychologue Clinicien (thérapies numériques)

Doctorant CRPMS Paris 7 Diderot

Administrateur et Modérateur du site memoiresdescatastrophes.org

Francisca Espinoza

Psychologue

Docteure en Sociologie à l'Université Paris VII Diderot

Elle a travaillé au sujet de la transmission transgénérationnelle, les traumatismes historiques, la violence, la mémoire et la post-mémoire.

Sylvaine Pettens

Maitrise en information-communication à l'Institut Français de Presse (Paris 2) / DUT en information-communication option documentation à Paris 5.

18 ans d’expérience en ingénierie pédagogique en enseignement supérieur dans le domaine de la documentation multimédia en alternance (INA).

Coordinatrice des actions de communication au sein de l'IHMEC

Léna Poulain

Psychologue clinicienne (Hautes Alpes)

Doctorante CRPMS Paris 7 Diderot

Thèse: Mémoire collective des catastrophes naturelles : Vers une définition psychanalytique de la résilience collective. Sous la direction de Serge Tisseron

En charge de la gestion des réseaux sociaux de l'IHMeC.

Gilles Teneau

Chercheur associé au LEMNA (Université de Nantes)

Enseignant au CNAM et à ESG Paris

Président du Centre d'Ingénierie et de Recherche en Résilience Organisationnelle (CIRERO)

Serge Tisseron

Psychiatre

Membre de l'Académie des Technologies

Docteur en Psychologie, habilité à diriger des recherches (Université Paris VII)

Virginie PERROMAT MALIKITE

Historienne archéologue formée à la Prévention des Risques Majeurs
 
Dès 2009, Virginie accompagne l'IHMeC et son Président Serge Tisseron dans la vie de l'Institut : réflexion et développement du site web,  constitution de la base de données de catastrophes et de témoignages, partenariat, communication et Réseaux sociaux. Après une pause de quelques années, elle reprend du service au sein de l'IHMeC pour dynamiser ses actions et renforcer la visibilité de l'Institut.
Membre de l'IFFO-Rme, du Bouclier Bleu France et de l'AFPCNT, elle se positionne comme une des composantes du ciment intelligent nécessaire à la culture du risque majeur en France, ceci afin d'œuvrer à notre résilience collective !
Edito du Président
LA MÉMOIRE DE CHACUN AU SERVICE DE LA RÉSILIENCE DE TOUS
PAR SERGE TISSERON
FONDATEUR ET PRÉSIDENT DE L’IHMEC

Chaque année des millions de vies sont affectées par des catastrophes provoquant à la fois des dommages matériels et des dommages psychiques. Des milliards sont dépensés à travers la planète pour reconstruire ce qui a été détruit.

Si beaucoup de ces catastrophes sont inévitables, l’impact de beaucoup d’entre elles serait moindre si les populations concernées avaient pu s’y préparer. Le problème est que les traumatismes individuels associés à de tels événements sont si graves, et souvent si peu accompagnés dans les suites du drame, que les victimes n’ont pas d’autres solution que de tenter d’oublier ce qui leur est arrivé pour continuer à faire face à leurs difficultés quotidiennes.

Ainsi, dans certaines régions, des catastrophes survenant de façon récurrente provoquent sans cesse le même commentaire des populations surprises : « On n’avait jamais vu ça ». C’est pourquoi le site mémoires des catastrophes.org a pour objectif de permettre à ceux qui ont vécu des catastrophes de pouvoir en témoigner, d’entrer en contact avec d’autres personnes ayant vécu des événements semblables ou proches afin d’échanger leurs expériences, et à tous de mieux connaître les risques associés à leur domicile ou à leur région, afin de s’y préparer au mieux.

La connaissance des catastrophes qui ont frappé les générations précédentes, et de la façon dont elles y ont fait face, constitue la première des étapes pour affronter les drames de l’avenir.

Face aux risques de catastrophes, soyons tous des acteurs informés et responsables.

Qu'est ce qu'une catastrophe ?

En France, on a répertorié plus de 300 catastrophes naturelles depuis la création du régime d’indemnisation CATNAT, il y a environ 30 ans. À ces phénomènes d’ampleur exceptionnelle, il faut ajouter d’autres catastrophes en lien avec l’activité humaine : les catastrophes technologiques bien évidemment, mais aussi de manières très diverses les événements qui ont pu toucher gravement une large partie de la population sur un territoire précis, tels qu’une épidémie, des problèmes sanitaires, une crise économique…

Certaines de ces catastrophes sont importantes par le nombre de victimes ou l’ampleur des dégâts matériels qu’elles ont provoqués, d’autres le sont par la prise de conscience qu’elles ont assurée et l’ampleur des changements qui les ont suivis, que ce soit dans le domaine législatif, technologique ou humain.

Ce site concerne à la fois les catastrophes d’origine naturelle, économique, sanitaire, et liées aux actes de terrorisme, dont l’intrication risque hélas d’aller croissante. Il est ouvert à la fois aux victimes, aux témoins et aux sauveteurs, mais aussi à leurs proches et à leurs descendants. Sa banque de témoignages est au service de toutes les initiatives visant l’éducation et l’enrichissement culturel et citoyen. En encourageant les travaux de recherche et l’édition de documents de référence, il participe à une politique de prévention dans laquelle chacun soit un acteur informé et responsable. Car les catastrophes, quelle que soit leur origine, appartiennent à notre histoire, et la meilleure manière de se préparer à celles de l’avenir est de connaître celles du passé, et les multiples façons dont elles ont été surmontées.

Qu'est ce que la résilience ?

Lorsque le mot de « résilience » a été introduit en France après un long passé anglo-saxon, sa signification a été arbitrairement réduite à trois facteurs : elle était individuelle, elle se manifestait dans les suites d’un traumatisme et elle permettait de sortir de celui-ci en prenant un « nouveau départ » pour une vie « plus belle ». Autrement dit, la dimension de la prévention en était absente (on ne pouvait pas apprendre la résilience), et elle était envisagée uniquement dans sa dimension individuelle : la seule « transmission » possible se faisait de personne à personne, un individu censé être « résilient » pouvant servir de « tuteur » à quelqu’un qui ne l’est pas afin de l’aider à le devenir.

Aujourd’hui, la résilience est envisagée dans sa dimension collective autant qu’individuelle, elle est associée à la fois aux situations de stress et de traumatismes, et il est reconnu qu’elle peut être construite dans une démarche de prévention. Du coup, les significations différentes que le mot a pu prendre depuis sa création dans les années 1960 ne sont plus perçues en opposition, mais en synergie. Rappelons en effet que la résilience a été successivement considérée comme une qualité individuelle, puis comme un processus dans lequel chacun peut être accompagné, et enfin comme une force qui pousse tout être vivant à s’adapter pour vivre et grandir1. Aujourd’hui, ces trois conceptions sont réunies dans une définition unique qui associe trois dimensions : les résiliences de chacun définies comme autant de qualités personnelles, les divers processus (ou résiliances) par lesquels chacun devient plus résilient, et enfin la force (ou Résilience) qui pousse chacun à dépasser les difficultés auxquelles il est confronté2.

La résilience cesse de concerner seulement les personnes et concerne tout autant les collectivités, de telle façon que les résiliences individuelles participent à la résilience collective, et que tout ce qui augmente la résilience collective favorise les résiliences individuelles. La résilience passe des « moi » au « nous », et ses trois dimensions concourent ensemble à la définition d’un système résilient. Il est devenu possible d’écrire tout aussi bien que « La Résilience favorise la résilience grâce à la résiliance », que « La résiliance favorise la résilience grâce à la Résilience », ou encore que « La résilience favorise la résiliance grâce à la Résilience ».

1 Richardson G. E., « The Metatheory of Resilience and Resiliency », Journal of clinical psychology, vol. 58, 3, 2002, p. 307-321.

2 Tisseron, S. (2007). La Résilience, PUF (Que Sais-je ?) : Paris.

Pourquoi un site consacré à la mémoire ?

La mémoire s’offre comme une porte d’entrée propice à développer une résilience qui associe les dimensions de qualité, de processus et de force, dans une appréhension autant individuelle que collective. La mémoire concerne en effet à la fois les individus et les groupes, elle est un processus de reconstruction permanente, et enfin une force qui permet d’organiser l’avenir. Être informé, individuellement et collectivement, permet à chacun de se préparer, et donc d’accroitre ses propres capacités de résilience. Mais cela lui permet aussi d’accroitre la résilience de ses proches et de l’ensemble du système technologique et humain dans lequel il est impliqué.

C’est pourquoi, en 2008, nous avons créé l’Institut pour l’histoire et la mémoire des catastrophes (IHMEC) en adoptant une approche de la résilience qui fasse une place plus grande aux différentes formes de mémoire, aussi bien individuelles que collectives, dans un but de prévention. Sans le savoir, nous nous préoccupions déjà de ce qui a été nommé, quelques années plus tard, la résilience organisationnelle

En 2012, le soutien du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a permis à l’IHMEC de lancer la création du site Mémoiresdescatastrophes.org, « la mémoire de chacun au service de la résilience de tous. ».

Si le mot « Histoire » fait partie de la désignation de l’IHMEC, dont le rôle concerne les mémoires, c’est seulement pour éviter toute tentation d’opposer l’une aux autres. En effet, chaque catastrophe a une Histoire que les historiens tentent de reconstituer au plus près de la réalité, mais elle a aussi de multiples mémoires individuelles et familiales. La complémentarité des deux est indispensable. A défaut, les mémoires individuelles risquent de privilégier le factuel aux dépends d’une vision plus large, tandis que l’Histoire officielle est menacée de passer sous silence des mémoires individuelles qui ne s’y rattachent que partiellement, voire qui la démentent… avec le risque d’alimenter chez certains le sentiment douloureux d’y avoir été oublié.

Le site Mémoiresdescatastrophes.org veut favoriser cette indispensable complémentarité. La connaissance des événements du passé est en effet une clé essentielle de la capacité de nos enfants à surmonter les aléas du futur. Elle leur permet de prendre conscience des dangers, mais aussi des possibilités qui leur permettront de les dépasser en lien avec les autres. C’est ainsi que la mémoire de chacun participe à la résilience de tous.

Comment utiliser ce site ?

Comment une catastrophe surgit-elle, quels dégâts fait-elle, comment les populations affectées la gèrent elles, ensemble et séparément, selon leurs caractéristiques propres, quelles traces laisse-t-elle, comment est-elle relayée dans les familles et les collectivités ? Telles sont les questions auxquelles l’IHMEC désire apporter sa contribution grâce aux témoignages déposés sur son site, aux diverses utilisations qui peuvent en être faites et aux actions qu’il mène.

Pour cela, le site Mémoiresdescatastrophes.org peut être utilisé de plusieurs façons :

– Consulter la base des catastrophes, évènements de nature exceptionnelle ou accidentelle, et les documents (notamment, le fonds vidéographique de l’INA) qui leur sont associés

– Consulter la base des témoignages selon différentes modalités (géographique, chronologique, thématique…)

– Recueillir des témoignages individuels en les reliant à des catastrophes collectives

– Servir d’interface d’informations entre particuliers, associations et collectivités publiques

Mais l’IHMEC s’investit également lors de conférences, ateliers et rencontres de sensibilisation aux phénomènes de résilience des traumatismes liés aux catastrophes.
Il propose aux éducateurs et aux acteurs culturels d’entamer une démarche de production structurée autour du thème de la mémoire des catastrophes. De nombreuses actions peuvent être menées en lien avec l’IHMEC, comme par exemple :

– Initier un atelier d’écriture culturel ou générationnel avec les membres d’associations de chômeurs, de migrants, les résidents d’une maison de retraite, etc. qui ont vécus une catastrophe… et publier un livret sur le sujet.

– Lancer un atelier d’enregistrement (texte, image et audio) de témoignages dans un quartier, une ville pour inviter les habitants à partager leurs expériences sous la forme d’une carte multimédia d’histoire locale.

– Réaliser, sur une catastrophe qui a marqué les esprits, une création, une manifestation (rencontre, débat, projection, exposition, …), une publication (sur support papier, numérique…) etc.

– Lancer une démarche de web-journalisme, historien, citoyen, et rechercher des témoins d’une catastrophe dans l’espace où elle s’est déroulée ou bien là où ils vivent aujourd’hui.

Ces initiatives peuvent aussi bien avoir pour objectif de collecter des nouveaux témoignages et de les verser comme contributions que d’exploiter des témoignages existants.
Le site Mémoiresdescatastrophes.org peut ainsi être le support d’une grande variété de démarches d’éducation et d’enrichissement culturel et citoyen qui s’entrecroisent et s’enrichissent les unes les autres.

Qu'est ce que l'IHMEC ?

L’institut pour l’Histoire et la Mémoire des Catastrophes (IHMEC) est une association Loi 1901 qui a pour objet de travailler sur la mémoire des événements survenus sur le territoire français qui ont été perçus comme des catastrophes, que leur origine soit naturelle, sanitaire, technologique, économique, ou liée à des actes de terrorisme, afin de favoriser leur appropriation dans la mémoire individuelle et collective, et la résilience des générations futures.

ADRESSE POSTALE :

Institut pour l’Histoire et la Mémoire des Catastrophes

11 rue Titon, 75011 Paris.

Nos partenaires

Avec le soutien du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie.

partenariat avec: