Avec le soutien du Ministère de l’Écologie,
du Développement Durable et de l’Énergie

Par
Pascal
en rapport à
Incendie Collège Pailleron (Paris)

A l'occasion des 40 ans de l'incendie du collège Edouard Pailleron, qui fit 20 victimes, un témoin indirect - qui se préparait alors à quitter l'école primaire pour entrer au collège - décrit les émotions vives qui l'avaient assailli en apprenant cette catastrophe par la télévision puis décrit la manière dont il put les élaborer une fois collégien.

Au début de l’année 2013, plusieurs journaux ont signalé un triste anniversaire : les quarante ans de la destruction du collège parisien Edouard Pailleron, en quelques minutes, par un incendie d’origine criminelle (des élèves avaient voulu se venger d’avoir été sanctionnés et croyaient que l’établissement était alors vide) qui avait fait vingt morts.
Et là, les sales images télévisées qui m’avaient marqué à l’époque sont revenues avec force : le cadavre ensanglanté et sordide d’une des victimes et quelques pompiers blessés pendant leur courageuse mais impuissante intervention.
J’avais onze ans lorsque cette catastrophe s’est produite. Je me souviens très bien de la polémique qui s’en est suivie au sujet des matériaux préfabriqués pas du tout ignifuges (ce qui avait fait fondre la charpente métallique du collège Pailleron) alors employés dans de nombreux établissements scolaires récents : plus d’un millier de collèges et lycées de « type Pailleron » venaient d’être construits.
J’étais alors en CM2, tout à mon aise dans une vieille mais robuste école en pierres de taille édifiée sous la 3ème République (avec les sévères mentions « école des filles » et « école des garçons » au fronton, mais cette séparation avait été abolie depuis des lustres !) et située tout près de chez moi.
Le passage de l’enseignement primaire à l’enseignement secondaire est appréhendé par de nombreux élèves. En ce qui a concerné mes camarades, nos parents et moi, cette angoisse a conflué avec la hantise d’être scolarisé dans un collège construit avec les mêmes matériaux hautement inflammables que le collège Pailleron ! Cette éventualité était très insécurisante.
La peur n’évitant pas toujours le danger, ce fut hélas le cas ! Petite consolation, les salles de classe en préfabriqué n’étaient pas étagées mais toutes en rez-de-chaussée, ce qui a dissipé sur le champ ma crainte (j’ai vite constaté que les loubards qui enquiquinaient volontiers les « petits 6èmes » à la sortie étaient autrement plus inquiétants).
L’année d’après, fin 1977, lors de notre rentrée en 5ème, mes camarades et moi avons « étrenné » un collège flambant neuf (sans mauvais jeu de mots…). Vue sa croissance démographique fulgurante, notre commune de grande banlieue parisienne en avait bien besoin. Les entresols et les murs de cet établissement étaient en béton armé, et ça se voyait. Je me souviens que la présence de ce matériau fiable avait rassuré pas mal d’élèves, de parents et d’enseignants. Dès lors, mes tourments purent redevenir ceux d’un collégien ordinaire… Il était temps !

Galerie des photos associées

Aucune image jointe

Fichiers associés (PDF)

Aucun fichier joint

Ressources externes

Aucun document annexe joint

Commune

Paris 75000

Intensité selon le témoin

1 / 10