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Par
MAYANE
en rapport à
Orage (Bassin du Lez)

D'après le journal Le Petit Méridionnal du 27 septembre 1933

Montpellier :
Citation – quartier de la Pompignane : « De l’autre côté Lez, face à l’établissement Rimbaud, qui a subi, d’ailleurs, de graves dégâts consécutifs à l’inondation, s’élève le jeune et, hier encore, riant quartier de la Pompignane. C’est là que s’est déroulé le drame le plus affreux de la nuit tragique, c’est là qu’une famille entière a été engloutie. Deux survivants sur neuf ! Tandis que le flot grandissait sans cesse dans la nuit zébrée d’éclairs lugubres. La famille O qui habitait un petit pavillon de briques était alertée et allait sans doute réussir à s’enfuir, lorsque sous la poussée violente d’un flot nouvellement accru, la frêle maison de brique s’écroulait, au milieu des cris d’horreur et de déchirement ; toute la famille était emportée par le flot limoneux, qui roulait à la vitesse de 50 kilomètres à l’heure environ. Mme O, la mère de famille sa fille, son gendre, M. B, employé à la Compagnie du Gaz, et demeurant rue Therèze ; son fils M, une petite fillette de 5 à 6 ans et une autre enfant jeune étaient enlevés. Seuls, les deux fils O, âgés de 20 ans et de 17 ans, pouvaient miraculeusement s’agripper à des arbres où ils demeurèrent cramponnés toute la nuit, appelant au secours.

Au bar de l’Etoile, on leur donna un cordial, puis le blessé fut conduit aux Cliniques Saint-Eloi, pour recevoir des soins immédiats.
Pendant ce temps, le second frère, malgré tous les efforts, échappait à ceux qui voulaient le retenir, pour courir vers les lieux du drame horrible, contempler le désastre et la mort.

Citation – suite : « Deux gentilles villas abritaient deux familles ; la famille O, composée de 9 personnes, la famille M. Tous dormaient paisiblement, le labeur accompli, alors que les éléments étaient déchaînés. La famille O fut alertée par l’un des siens que les grondements du fleuve furieux avaient éveillé. Aussitôt, l’esprit de solidarité est en éveil et par des cris la famille M, à son tour, est éveillée par ses voisins. Voyant, venir le Lez elle fuit abandonnant la petite maison. La famille O, elle, veut sauver le maximum du fléau qui la guette, elle tarde un peu trop, et subitement est obligée de se réfugier sur le toit de la maison.
Inquiétée par la menace du flot, elle appelle au secours, personne. Le fleuve redoublant de fureur monte, monte. Les cris d’angoisse maintenant redoublent, couverts par le grondement du fleuve et le bruit sec des tonnerres qui se succèdent. Au secours ! au secours ! au secours I Et l’écho est muet. Seul, un bruit terrifiant d’eau déferlante, répond à cet appel angoissé. L’eau monte toujours. Tentant encore l’appel à l’aide le plus aigu qu’ils aient à leur portée, la famille O, sur le toit de sa maison, tire dans cette nuit horrible des salves de coups de fusil. Le temps passe personne ne répond et l’eau jaunâtre, hideuse camarde roule, roule, lançant son grognement sinistre. Encore une salve, des cris, puis… rien, rien, que le grondement du fleuve s’amplifiant, étouffant même dans ses remous, le faible bruit de la maisonnette qui vient d’être emportée. Des corps surnagent, plongent même pour, passer sous l’arche du Pont-JuvénaI et disparaissent ou se confondent avec les objets les plus hétéroclites que roule le Lez et qui les emporte, loin, loin. Ces neuf personnes ont, roulé avec leur bien, leur toit, leur maison familiale. La villa voisine ne résiste pas plus au flot. »

Au quartier des barques : L’étiage de 1907 nous dit-il a été dépassé de 2 m. 50…

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Commune

Montpellier 34000

Intensité selon le témoin

4 / 10