Les conditions météorologiques sont très perturbées en cette fin janvier 2021. En effet, un flux océanique actif s’est mis en place et envoie vers les côtes de fréquents passages pluvieux ainsi qu’une douceur notable pour la saison. C’est dans cette configuration que la tempête Justine est née suite au creusement d’une dépression sur le proche Atlantique.
Tout d’abord la tempête a provoqué de puissantes rafales de vent de la Vendée jusqu’au Pays Basque puis sur le piémont pyrénéen avec des rafales maximales comprises entre 80 et 100 km/h (Plus vers le littoral). En se dirigeant vers le golfe de Gascogne, la tempête a provoqué une forte houle sur le Sud-Ouest avec un risque de submersion marine pour ces régions.
Après un passage du jaune à l’orange au cours des derniers jours du fait des conditions pluvieuses, le Lot-et-Garonne a été placé en vigilance rouge le 03 février. La vigilance s’est terminée le 04 dans la soirée. La Corrèze a été placé en vigilance rouge le 02 février, bien que peu de dégâts y aient été recensés.
La combinaison d’abondantes précipitations, de sols saturés, de la fonte de la neige ainsi que d’un haut coefficient de marée provoque irrémédiablement la survenue de crues ou bien de débordements de cours d’eau.
A Biarritz on relève 635 mm de pluie en un mois, soit le 3ème hiver le plus pluvieux depuis la mise en place de la station en 1956. Les normales se situent autour de 130 mm par mois. Le constat est le même à Dax avec 625 mm de pluie contre 400 mm en moyenne pour la même période décembre/janvier. L’hiver 2020/2021 est déjà l’un des plus pluvieux jamais enregistré dans le Sud-Ouest. Au passage de la tempête Justine il est tombé 50 mm de précipitations en 48 h à Marmande (47) tout comme à Dax (40) avec même des cumuls supérieurs à 100 mm aux frontières du Cantal (15), de la Corrèze (19) et du Lot (46). Les niveaux d’eau de la Garonne ont été surveillés toute la semaine, on relevait 9,20 m à Marmande le 02 février. Le pic de crue a été atteint le 04 février avec 10,20 m avec une montée de 8 cm par heure dans la matinée. La décrue s’est amorcée dès l’après-midi du 04 février.
Ces hauteurs d’eau viennent rappeler la crue historique du 15 décembre 1981 à Marmande et ses 10,56 m d’eau frappant 1251 habitations et un rythme de crue de 10 cm par heure. A l’époque les dommages ont été estimés à 150 millions de francs (le régime Cat Nat n’existait pas encore).
La crue de 2021 ne rappelle pas uniquement cette crue mais celles du 2 juin 2013 (7,75 m) et du 25 janvier 2009 (8,72 m). A Anglet, l’Adour a dépassé la crue de référence de juin 2018 (4,78 m) avec un niveau de 5 m à 7 heures ce jeudi 04 février.
Les digues n’ont pas cédé mais l’eau est passé par-dessus continuellement jusqu’à inonder les villages.
En ce que concerne la Charente-Maritime, la ville de Saintes a été particulièrement touchée. On relève jusqu’à 6,20 m au Pont-Palissy. Ce niveau dépasse celui de 2007 (5,64 m) mais celui de la crue de 1994 (6,30 m). Le niveau d’eau dans les habitations atteint les 50 cm. Des hauteurs de 9.69m ont été relevées sur la Garonne à La Réole, soit la mesure la plus élevée depuis 40 ans aussi.
Ainsi, en termes de dommages, les habitations ont été inondées avec des hauteurs d’eau comprises entre 60 et 1,50 m. Sources CCR
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