En novembre 2000, la consommation « intérieure » de viande bovine s’effondre à nouveau brutalement, après l’annonce de la mise sur le marché de viande provenant de bêtes ayant côtoyé une vache atteinte d’ESB en France. Les prix, les flux commerciaux et les abattages chutent alors encore plus fortement que lors de la crise de 1996. La France est cette fois au cœur d’une crise qui devient européenne.
La chute de 30 % entre octobre et novembre de la consommation de viande bovine en France est presque deux fois plus marquée qu’en 1996 et va durer plus longtemps. Un an environ sera nécessaire pour que la consommation retrouve son niveau tendanciel (graphique 2).
À la différence de la crise de l’ESB de 1996, l’embargo sur le bétail et les viandes françaises amplifie les effets de la crise. Les exportations chutent de 40 % entre octobre et novembre et ne retrouvent leur niveau d’avant la crise qu’au début 2003. La baisse des importations étant moins forte, le commerce extérieur se dégrade.
L’effondrement de la demande, à la fois pour la consommation « intérieure » et sur les marchés à l’exportation, entraîne une forte réduction des abattages. Comme en 1996, des animaux sont gardés plus longtemps dans les exploitations. Des stocks publics et privés de viande sont constitués entre novembre 2000 et mars 2002 puis écoulés à partir de janvier 2003. Afin de rassurer les consommateurs, les animaux de plus de trente mois non testés sont retirés de la chaîne alimentaire.
Comme en 1996, l’excès d’offre se traduit par une chute des prix à la production de 20 % en glissement annuel au plus fort de la crise (graphique 3). Ceux-ci se redressent au-delà de 2002 et ne retrouvent leur niveau d’avant la crise qu’en 2005.
La divergence entre les prix à la production et les prix à la consommation, déjà marquée lors de la première crise, l’est encore plus lors de la seconde. Les prix à la consommation de la viande de gros bovins augmentent de 4 % entre décembre 2000 et mai 2001. Des charges nouvelles pèsent également sur les différents maillons de la filière : dépistage de l’ESB, traitement des carcasses et aussi augmentation de la taxe d’achat sur les viandes payée par les distributeurs.
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