Vers 22h15, un incendie sur un stock de produits finis de 1 600 m² s’étend, malgré une intervention rapide, et menace une unité de production d’acide nitrique, 13 conteneurs de 1 t de diméthylsulfate (DMS) et des réservoirs d’ammoniac. La charpente métallique et la toiture s’effondrent après 45 min, gênant la progression de la mousse. Les pompiers sont informés vers 23h40 de la nature précise des produits stockés : 369 t de pyrocatéchine, 88 t d’oxadiazon (herbicide) et 80 t de diphénylpropane ou DPP. Pour assurer la protection du stockage de DMS et de l’unité nitrique, les efforts d’extinction et de refroidissement sont poursuivis en toutes connaissances de causes ; une partie de cette eau pollue le RHONE. Environ 200 t de pyrocatéchine et des quantités non estimées d’oxadiazon et de DPP sont entraînées dans le Rhône ; 70 t de poissons morts seront récupérées jusqu’à 75 km en aval du point de rejet. L’alimentation en eau est perturbée durant 2 jours sur 200 km le long du RHONE. Les dommages internes sont évalués à 36 MF et les pertes d’exploitation à 3 MF. L’administration constate les faits. L’exploitant est condamné à verser 2,6 MF à une quinzaine d’associations et sociétés de pêche. A la suite de l’accident, un programme de renforcement de la prévention est imposé à l’établissement articulé autour de 4 axes : renforcement de la surveillance et de la détection des incendies, surveillance en continu des rejets aqueux dans les ateliers, dans les collecteurs d’égouts et dans l’effluent général de l’usine, réalisation d’un bassin de confinement des eaux accidentellement polluées de 10 000 m³ (10 MF) et modélisation de la dispersion des effluents toxiques dans le RHONE lors d’un accident (programme DISPERSO).
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