Le dimanche 8 mai 1842, fête du roi Louis-Philippe, ce sont les grandes eaux au parc de Versailles. De nombreux Parisiens sont venus en famille se promener dans le parc. En fin d’après-midi, la foule se presse à la gare de Versailles – Rive Gauche pour regagner Paris. Le train de 17 h 30 est ainsi bondé avec 770 passagers et cheminots. Il est composé de deux locomotives de tête avec leur tender (une Matthieu-Murray, petite locomotive britannique à quatre roues conçue par George Stephenson et l’Éclair, une locomotive à six roues) et de 171 ou 18 voitures dont trois « diligences » (voitures de première classe) et le reste de voitures de seconde et troisième classes. Deux des voitures sont découvertes. Le train s’étire sur plus de 120 mètres.
Alors que le train roule à environ 40 km/h et se trouve dans la tranchée de Bellevue, à l’entrée de Meudon, au droit du pavé des Gardes , un des essieux de la petite locomotive de tête se brise, la locomotive déraille et vient s’enfoncer dans le talus de la tranchée. Le tender s’écrase contre elle et la seconde locomotive la percute et se couche. Les cinq voitures suivantes viennent chevaucher les locomotives. Les morceaux de coke disséminés et enflammés des machines à vapeur mettent rapidement le feu à l’enchevêtrement de voitures en bois dans lesquelles les passagers sont prisonniers. En effet, les voitures étaient alors fermées à clé de l’extérieur avant le départ du train. Le feu embrase rapidement les cinq voitures. Quarante-trois personnes périssent dans l’accident et neuf mourront de leurs blessures les jours suivants. Il y a une centaine de blessés graves. D’autres sources plus tardives évoqueront plus de 200 morts.
Une importante campagne de presse s’ensuit contre les chemins de fer alors naissants. L’accident par son ampleur et son horreur frappe l’opinion (la plupart des corps carbonisés ne sont pas identifiables, celui de Dumont d’Urville ne le sera que grâce à la forme de son crâne qu’avait relevée un phrénologiste bien avant l’accident). Alphonse de Lamartine à la Chambre des députés parlera de « la civilisation qui est aussi un champ de bataille pour la conquête et l’avancement de tous ». L’opinion publique réagira plutôt mal. Alfred de Vigny évoquera l’accident dans son livre La Maison du berger évoquant « le sacrifice horrible fait à l’industrie ».
Une chapelle, dite Notre-Dame-des-Flammes, fut bâtie à proximité immédiate (sur l’actuelle rue Henri-Savignac) quelques mois après la catastrophe en mémoire des victimes et inaugurée le 16 novembre 1842 par l’évêque de Versailles. Cette petite chapelle blanche en pierre de taille, de plan triangulaire, fut construite en style néogothique par l’architecte François-Marie Lemarié. Ce dernier, qui avait perdu un fils, une belle-sœur et un cousin dans la catastrophe, avait lui-même acheté le terrain pour y ériger cette chapelle commémorative. Le décor, très sobre, était composé de reliefs figurant des ossements livrés aux flammes. Au-dessus de l’autel se trouvait la statue de la Vierge ainsi qu’un vitrail figurant la Trinité dans son registre supérieur et une représentation de la catastrophe dans sa partie inférieure. La chapelle fut inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1938 mais rayée de la liste en 1959 et démolie peu après.
Sources wikipedia
Ressources
Type de catastrophe
Liste des témoignages
Aucun témoignage