» L’inondation d’octobre 1763 a causé ainsi davantage de dégâts dans la vallée du Tech que dans celle de la Têt, mais on remarque également son extension très prononcée vers l’ouest, puisque le haut Conflent dans son intégralité et le bassin du Capcir ont été touchés.
Ce caractère la distingue de l’aiguat d’octobre 1940, qui a épargné le bassin de la Têt à l’amont d’Olette. Par contre, la zone située entre la Têt et le Tech, depuis les Aspres jusqu’ à l’étang de Canet ne semble pas avoir été atteinte de même que la plaine au nord de Perpignan. Cela laisse supposer que le maximum pluviométrique se situait sur la montagne, de part et d’autre du Canigou et même plus à l’ouest, et non pas sur la bas pays. Le Tech a certes débordé au Boulou et à Elne, ainsi que la Têt à Millas, à Perpignan ou à Bompas, mais pas les ruisseaux locaux. » 1
» En 1763, un grand débordement des rivières du Tech, de la Tet et de l’Agly se manifesta violemment. » Quoique le mois d’octobre eût été très sec en Roussillon et dans toute la partie méridionale du royaume, dit une relation contemporaine, et que le 18 du même mois, il ne fût tombé qu’une petite pluie, cependant les trois rivières de l’Agly, de la Tet et de la Tech, et surtout cette dernière, s’enflèrent et débordèrent subitement au point de ravager toutes les campagnes voisines, de rouler avec elles des pierres et des arbres d’une grosseur considérable, et de détruire sur leur passage des ponts, des martinets, des moulins, des granges et grand nombre de maisons ; plusieurs personnes et une assez grande quantité de bestiaux périrent dans ce désastre, qui s’est principalement fait sentir dans le haut Val-Spir et dans les deux villes d’Arles et de Prast-de-Molion ; dans cette dernière, il y eut 14 personnes noyées et 19 maisons emportées. Quoique la Tech ait fait le principal ravage, la plus grande quantité d’eau ne venait ni de sa source ni d’elle-même, mais de quatre forts ruisseaux qui s’y jettent, ces ruisseaux nommés le Parsigole, le Camalade, le Figuere et le Tech de Rieusères, tirent leur source du Canigou, la plus haute montagne des Pyrénées ; le premier renversa une montagne de rochers entassés, dont il y en avait qui pesaient jusqu’à trois milliers, et il les entraîna avec une si grande violence qu’il en sortait du feu produit par leur choc ; il détruisit et déracina tout sur son passage, les autres ne causèrent pas moins de dommage ; le ruisseau de la Figuère a, entre autres choses, tellement rongé le terrain, qu’un éboulement qu’il a causé a fait découvrir un moulin enterré par un éboulement de la montagne, depuis plus de trois cents ans. Le ruisseau de Tech de Rieuseres a si bien creusé le tour d’une petite plaine, que le village qui lui donne son nom et qui était au milieu de cette plaine, se trouve aujourd’hui placé sur le sommet d’un cône tronqué ; et indépendamment des eaux des rivières, il a paru de tous côtés des jets d’eaux et des sources abondantes sortant de la terre. On peut juger du dommage causé par un tel accident ; on ne se rappelle pas dans le pays d’en avoir essuyé un pareil, et on croit qu’il a eu pour cause quelque feu souterrain ou quelque tremblement de terre dans les Pyrénées. »2
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