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« Il est 20h20. Je pars de chez moi à Cagnes-sur-Mer et prends la voiture pour aller dîner chez mon ami à Antibes. Il commence à pleuvoir. Je prends l’autoroute à Villeneuve-Loubet. Là, il se met à pleuvoir très fort. J’allume mes phares. Je roule à 25km/h maximum. Il pleut de plus en plus, je ne vois pas devant moi. Je mets mes warnings. Je roule à 5 ou 10km/h, pas plus... J’ai vu ma dernière heure arriver. Je tenais ma petite médaille de Lourdes dans la main. Je la serrais fort. Devant moi, la pluie faisait un rideau d’eau. Je me suis dit « Ce n’est pas possible, je ne vais pas m’en sortir vivante ». L’eau montait sur la route jusqu’au capot. Un mètre d’eau au moins. Je n’ai jamais vécu un moment aussi long. J’avançais très lentement pour gagner la sortie de l’autoroute à Antibes. Au rond-point, les voitures s’arrêtent. Le chauffeur d’un bus nous fait des grands signes pour nous empêcher d’aller plus loin. Sous le pont, il y a deux mètres d’eau. C’est impossible de passer. Les voitures font demi-tour et reprennent l’autoroute en sens inverse, dans le sens contraire de l’arrivée. J’ai pensé que c’était la fin du monde. Une véritable apocalypse. J’ai vu ma vie défiler devant moi, par flashes très rapides : les personnes que j’ai aimées, les moments importants de ma vie. J’ai repensé à un gros accident que j’avais eu sur l’autoroute quelques années plus tôt. Tout était bloqué et bouché de partout. Je suis revenue à Villeneuve-Loubet et je suis allé à Antibes par des petites routes. Je suis arrivée à 22h30. Mon compagnon a eu peur. Il voulait partir à ma recherche pour me rejoindre. Lorsqu’il a ouvert la porte du garage, une énorme vague d’eau a déferlé sur lui et l’a renversé à moitié. Il n’a pas pu sortir sa voiture. Sur les trottoirs, il y avait des voitures dressées à la verticale. Il m’attendait devant le portail, dans la boue jusqu’aux genoux, complètement trempé. Devant, la rue était un vrai torrent. Nous avons eu très peur tous les deux. Une fois arrivés dans son appartement, nous nous sommes serrés très fort dans les bras. »
Elsa, 40 ans
Autres témoignages sur la catastrophe
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Christine Huet | 07/10/2016
Les mots ne suffiront pas pour réparer ! Croyez-moi !
Vous voulez que j'explique? Bien volontiers. Ca commence comme un conte de fées.
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Hugo Prunet | 07/10/2016
Un soir sous les eaux
Nous étions donc voués à attendre que l’eau diminue peu à peu. Mais ce n’était pas le cas, l’eau montait encore et encore et je commençais à croire que l’étage où nous étions ne suffirait pas à nous protéger de toute cette eau qui faisait trembler la maison en s’infiltrant. Je n’arrivais pas à fermer l’œil, et pourtant, j’étais bel et bien fatigué, mais je ne pouvais dormir devant cette scène où devrai-je dire, ce cauchemar.
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Anne-Marie Pomares | 07/10/2016
La Vague
Quelle tristesse, la ville était méconnaissable ; devant un amas d’objets trempés, une toile échouée, gondolée, ruisselante encore, deux trois coups de pinceaux au centre.
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Maryse Cretollier | 07/10/2016
3 octobre
Décharge à ciel ouvert Branches arrachées, poubelles éventrées Amas métalliques, morceaux de plastique Flottant au gré de l'eau Sauve qui peut
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I. K. | 07/10/2016
Texte sans titre
Les éclairs étaient si forts qu’il en faisait presque jour. La pluie était si forte qu’on ne voyait pas à deux mètres. Nous étions installés dans la véranda quand tout à coup le store au-dessus de nous s’est effondré cédant au poids de l’eau.
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Sylvie Thomas | 07/10/2016
3*10:2=15
Là en y repensant je me dis que notre cerveau est une drôle de machine: il est capable d'ignorer les messages reçus par nos yeux: espoir, optimisme ou seulement déni ?
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Bozena Gallo | 07/10/2016
Evénement inconcevable
Lorsque notre téléphone a sonné et notre fils qui appelait au secours, il nous demandait de venir le plus vite possible pour l’aider à écoper l’eau qui rentrait dans la maison.
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Martine Schlegel | 07/10/2016
Notre Dame de l'espérance
Les coups de tonnerre et les éclairs se déchaînent. La pluie s’abat. La grêle se répand de toute sa force. Cela dure des heures qui semblent interminables. Tout cela n’annonce rien de bon. Mais que fait Notre Dame ?
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Gisèle Tosan | 07/10/2016
Les animaux et nous
Au plus fort de la tempête dantesque de ce déluge dément, il m’a suivi dans chacun de mes mouvements, pas à pas, « collé aux basques » avec une expression ahurie, puis un comportement de folie tous azimuts, en petit être dingo et hirsute.
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Carole Barthes | 07/10/2016
J’aime l’odeur de la terre après la pluie
Ceux qui étaient sur le trajet de la vague ont vu le niveau monter et ont assisté impuissant à l’inondation de leur maison. Au départ, ils ont tenté d’éponger, surélever le mobilier, puis se sont résignés, voyant des murs céder sous la puissance des flots. Se mettre à l’abri, se réfugier chez des voisins épargnés… et regarder le désastre se produire sous leurs yeux. Toute la nuit ils tenteront d’évacuer l’eau, de chasser la boue tant bien que mal.