L’accident est arrivé à 14h22 lors d’une visite sur le paquebot. Une passerelle reliant le bateau aux quais s’est effondrée et la trentaine de personnes qui s’y trouvaient sont tombées. Selon la police, le paquebot était visité par des familles et il y aurait de nombreux enfants parmi les victimes. De plus, plusieurs équipes, notamment du personnel de nettoyage, travaillaient sur le bateau avant le drame.
Le plan rouge impliquant d’importants moyens de secours a été déployé. Un poste médical avancé a été installé sur place avant l’évacuation des victimes vers les hôpitaux de la région, a précisé le sous-préfet de Saint-Nazaire.
Le site a été immédiatement fermé et même les détenteurs de badges ne pouvaient pas s’y rendre. Près d’une heure après l’accident, un gros hélicoptère blanc et bleu s’est posé à 15h10 sur le site et n’était pas reparti à 15H55
Cet accident survient à quelques semaines de la livraison du paquebot à l’armateur Cunard et quatre jours après la fin de la seconde campagne d’essais en mer du Queen Mary 2 (QM2), rentré mardi au port de Saint-Nazaire sous les yeux de milliers de personnes.
Quelque 400 ingénieurs et techniciens s’étaient embarqués sur le Queen Mary 2 pour cette seconde série d’essais, dont le test le plus spectaculaire a été le « crash-stop ». Il s’agissait d’arrêter le bateau en quelques minutes alors qu’il était lancé à sa pleine vitesse de 30 noeuds (54 km/h), en inversant le sens de rotation des hélices.
Avant Noël, « QM2 », le plus grand paquebot jamais construit, fera ses adieux à l’estuaire de la Loire. Le 8 janvier 2004, la reine Elizabeth II baptisera le navire à Southampton, son port d’attache.
Le navire avait été vu pour la première fois, terminé, avec en arrière-plan le pont à haubans sur l’estuaire de la Loire, offrant un spectacle saisissant aux milliers de personnes qui avaient afflué sur les quais de la ville.
Un ballet d’hélicoptères avait accompagné la scène, tandis que des patrouilleurs maritimes empêchaient, par mesure de sécurité, toute embarcation de s’approcher à moins de deux milles nautiques du paquebot.
Six mois de travaux de dragage ont été nécessaires pour permettre à « QM2″, dont le tirant d’eau dépasse 10 mètres, de se frayer un passage sans risque vers la sortie de l’estuaire de la Loire. La sortie a d’ailleurs eu lieu au moment précis de la pleine mer.
Plusieurs causes techniques ont concouru » à l’accident, a annoncé le procureur de la République à Saint-Nazaire, Pierre-Marie Block. « Des questions juridiques se posent » également, notamment « quant au droit du travail et à l’accueil du public », a-t-il indiqué.
Les victimes du drame sont des membres de deux familles de salariés des Chantiers de l’Atlantique, ainsi que des employés d’une entreprise de nettoyage. Chaque cadre des Chantiers avait en effet la possibilité d’inviter dix personnes pour visiter le chantier du Queen Mary 2 les week-ends.
La structure avait été installée vendredi « pour un usage industriel professionnel », selon les explications dimanche du directeur des ressources humaines des Chantiers, Philippe Bouquet-Nadaud. Elle a fonctionné normalement jusqu’à l’accident, intervenu peu après le début des visites.
Le procureur a annoncé par ailleurs qu’il n’avait « pas de version définitive du déroulement des faits ». Il a précisé que les éléments de la passerelle effondrée qui restent au fond de la cale sèche du « QM2 » seraient déplacés avant mardi matin « pour permettre la reprise de la construction du navire ».
Une information judiciaire pour « homicides et blessures involontaires » a été ouverte dimanche par le parquet de Saint-Nazaire. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait annoncé dès samedi l’ouverture d’une enquête de l’inspection du travail.
Dans une lettre ouverte, le maire de Saint-Nazaire, Joël Batteux (MDC), a de son côté demandé à la presse de ne pas « accabler » la construction navale, soulignant que les Chantiers de l’Atlantique « sont l’outil de travail et parfois la raison d’être de plusieurs dizaines de milliers de personnes ».
Les salariés ont repris le chemin des chantiers navals mardi, après un dernier hommage aux morts de la passerelle du Queen Mary 2. Les premières inhumations des quinze tués de l’accident ont eu lieu dans l’intimité, pendant que des milliers d’ouvriers (6.000 à 8.000 selon les syndicats) vêtus de leurs bleus de travail honoraient leur mémoire sur le terre-plein des Chantiers de l’Atlantique.
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