Dans une fromagerie, une fuite d’ammoniac a lieu le matin dans un bâtiment de 4 000 m² (50x20x4 m) abritant une production d’eau glacée de 0,4 Mfg/h avec 3 circuits de réfrigération indépendants de 1 t d’NH3 chacun, connectés à un bac à glace où l’eau se refroidit en circuit ouvert au contact des tuyauteries d’NH3 à – 10 °C. Chaque circuit comprend un compresseur, un condenseur multitubulaire, des bouteilles tampon et le bac à glace faisant office d’évaporateur (herse). Un soudeur sous-traitant intervenait sur le circuit de refroidissement d’un condenseur dont la bride de fixation boulonnée de la calotte d’extrémité de virole était érodée. De l’eau fuit depuis 2 jours et l’exploitant a décidé de réparer la partie oxydée par soudage localisé. L’installation a été vidée la veille et le serpentin d’eau du condenseur a été vidangé par le responsable d’entretien. Le lendemain, le soudeur trouve la pièce à réparer humide et demande à un mécanicien du site de finir la vidange du circuit d’eau. L’employé, mal informé et pensant qu’il permet d’effectuer cette opération, débloque le bouchon de purge sous le condenseur d’NH3 puis demande au soudeur d’effectuer la vidange : 100 kg d’NH3 liquide s’échappent, 65 kg formant une flaque sur le sol et 35 kg sous forme de vapeur et d’aérosol. Pilotée par un niveau avec flotteur intégré, la vanne aval de détente permettant le transfert de l’NH3 du condenseur vers les bouteilles tampon et l’évaporateur en fonction du contenu du condenseur se ferme normalement, mais en amont le compresseur n’est pas étanche : 500 kg d’NH3 gazeux sont émis durant 4h30. Un nuage toxique dérive sur le site et ses environs quelques minutes, le vent favorable l’éloignant de l’habitat restreint autour du site. La gendarmerie intervient, ainsi que 35 pompiers dont une CMIC et une cellule de dépollution. Une route proche est coupée, les 2 employés sont hospitalisés par précaution et les 50 autres employés sont évacués. Des ventilateurs sont installés pour extraire l’NH3 piégé en forte concentration dans le bâtiment. L’usine reprend ses activités 2h45 plus tard. L’opérateur avait une connaissance insuffisante des circuits et les travaux ont été mal préparés. Les installations n’étaient pas équipées conformément à la règlementation pour limiter la quantité d’NH3 émise. L’administration constate les faits et prend un arrêté de mise en demeure. L’installation est remplacée (1 Mfg/h avec 90 kg d’NH3 seulement, investissement de 210 Keuros).
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