Une fuite se produit au niveau d’un raccord sur une conduite de soutirage de 12” en aval de la vanne de pied d’un bac de 4 525 m³ de SP98. La cuvette de rétention du réservoir est commune à celle d’un bac de 4 500 m³ de FOD. L’accident se produit lors de l’ouverture télécommandée de la vanne. Un aérosol se forme, déborde par dessus le merlon (H=2m) de la cuvette et se répand par gravité sur le parking. Au bout de 20 min, le nuage d’environ 25 000 m³ s’allume. Le VCE blesse mortellement un chauffeur, grièvement 2 employés et légèrement 3 autres chauffeurs. Le POI est déclenché. Le feu s’étend aux 2 compartiments de la rétention, aux 2 bacs, aux camions-citernes stationnés sur le parking et menace des stockages. Les 200 pompiers mobilisés refroidissent une citerne de 1,5 m³ de GPL, située à 30 m de la cuvette, et protégent 2 bacs de 15 000 m³ de super et de fioul (rideaux d’eau). Le rassemblement des moyens nécessaires est long : 80 600 l d’émulseur sont réunis (17 000 l prêtés par des industriels voisins), un remorqueur équipé d’une pomperie de 12 000 l/min permet de disposer de moyens de pompage suffisants (hauteur de marnage de 8 m dans la LOIRE rendant inopérantes les pompes). L’incendie qui s’est propagé sur 6 560 m² est éteint en 72 min. L’explosion a provoqué de graves dommages aux structures jusqu’à 100 m et des bris de vitres jusqu’à 1 km, elle a été aggravée par l’allumage de l’aérosol dans un local confiné de la station de lavage qui a accru l’énergie d’inflammation et les camions stationnés en épis qui ont permis une accélération de flamme et un accroissement de la surpression générée par la déflagration. Le réseau des eaux usées du site envahi par des hydrocarbures a également été le siège d’explosions. Les dégâts matériels sont estimés à 16 M.euro : 2 bacs, 4 voitures, 15 camions-citernes et leur station de lavage ont été détruits ; 3 autres réservoirs, les bureaux ont été endommagés, les canalisations déformées. Environ 500 m³ d’hydrocarbures ont pollué le sol sur 2 ha et 7 m de profondeur ainsi qu’une une nappe phréatique. Une fuite sous pression de l’essence au niveau d’un joint caoutchouc d’un raccord de la conduite serait à l’origine de l’accident ; l’absence de vent ayant limité la dissipation du nuage de vapeurs formé. Un arrêté préfectoral de suspension est établi en date du 30/10/91, la remise en exploitation étant conditionnée par la réalisation d’un dossier de demande d’autorisation complet. Le dépôt reprend ses activités fin 1993.
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Type de catastrophe
Liste des témoignages
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Cauchemar
julien_delemos | 07/10/1991Réveillé par l'explosion, mon sommeil a été perturbé pendant longtemps par cet événement vu de loin.