Une explosion et un incendie se produisent la nuit dans une usine chimique lors de la fabrication d’un imperméabilisant à base d’huile de silicone et d’additifs. Un opérateur débutant (engagé depuis 6 mois), récemment affecté à ce poste, est laissé sans encadrement vers 1 h pour s’occuper d’un procédé modifié en juin et mis en oeuvre pour la 2ème fois. Le mode opératoire ne précisant pas l’ordre d’introduction des réactifs, il charge 800 kg d’huile dans la cuve 1702 au 1er étage, met le réacteur en chauffe, descend au rdc pour pomper du réactif et aperçoit, en montant au 2ème pour remplir une cuve d’eau, une sorte de brouillard s’échappant de la cuve 1702. L’explosion qui se produit alors vers 3h résulte de la formation d’hydrogène généré par la décomposition de l’huile de silicone après l’ajout brutal et non contrôlé de l’alcoolate très basique. L’incendie qui s’en suit, ravage 500 t de substances chimiques (alcools surtout), se propage à une grande partie du site (7 000 m²) et crée un important nuage de fumées. L’opérateur, projeté à 10 m, commotionné, souffre de graves brûlures et blessures. Pendant l’intervention, 2 pompiers sont blessés et 15 autres intoxiqués. En dépit des difficultés d’intervention rencontrées, les secours maîtrisent le sinistre en 4 h. Des analyses atmosphériques indiquent de faibles teneurs en CO et NOx . L’absence de dispositifs de rétention, des bras morts et un dysfonctionnement de la station d’épuration interne conduisent au déversement des eaux d’incendie (produits cyanurés, pentachlorophénols…) dans la Brenne. La Cisse et la Brenne (affluent) sont polluées sur 23 et 5 km éliminant toute trace de flore et de faune : destruction de 20 t de poissons, de mammifères aquatiques ou terrestres…Un indice phénol élevé est relevé dans la Loire : les captages sont arrêtés le 9/06 privant d’eau potable 200 000 habitants de Tours et de sa région, mais reprennent 3 j plus tard avec restriction pour l’alimentation humaine pendant 8 j. Un ravitaillement en eau potable est organisé pendant 10 j. Les dommages matériels et les pertes de production de l’entreprise sont de 45 MF et 8 MF. Des peines d’emprisonnements avec sursis sont prononcées : 1 an pour le président de la société et 120 KF d’amende, 6 mois pour le chef d’établissement et 60 KF d’amende. Les intérêts à verser aux parties civiles sont de 800 KF. Cet accident résulte surtout d’une défaillance organisationnelle profonde (pas de politique de sécurité, procédures incomplètes…).
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