Le diéthylstibestrol (DES), oestrogène de synthèse non stéroïdien, a été découvert en 1938 par l’anglais Charles Dodds . Suivant l’hypothèse qu’un apport d’oestrogènes
permettrait d’éviter les fausses-couches, Smith recommande en 1946 l’administration de DES pour prévenir les menaces d’avortements spontanés et les hémorragies gravidiques. La mise sur le marché mondial a été faite sans aucune vérification d’efficacité ou de non-toxicité.
Dès 1953, Dieckman montre par une étude randomisée contrôlée l’absence d’efficacité du DES dans la prévention des fausses-couches; et en 1971, Herbst montre une incidence accrue d’adénocarcinomes à cellules claires (ACC) chez les filles dont les mères ont pris du DES pendant leur grossesse, cancer gynécologique jusque-là exceptionnel dans la population générale. Cette étude entraînera l’interdiction d’usage du DES pendant la grossesse aux États-Unis, mais son retrait
sera plus tardif dans d’autres pays, notamment la France.
En France, commercialisé sous les noms de Distilbène® ou de Stilboestrol-Borne®, le DES a été utilisé de 1948 à 1977 pour le traitement des grossesses à risque:
antécédents d’avortements spontanés, hémorragies du premier trimestre, diabète, prééclampsie, pour certaines stérilités inexpliquées, mais aussi probablement dans le cas
de grossesses sans aucune complication. On estime qu’en France 200 000 femmes ont été traitées, donnant naissance à 80 000 filles et 80 000 garçons.
De nombreuses études ont mis en évidence des conséquences chez les enfants exposés au DES in utero.
Chez les filles, on note une incidence accrue de certains cancers du vagin comme l’ACC, de nombreuses anomalies cervicales et vaginales, des malformations utérines et plus de cas d’infertilité. Au niveau obstétrical, les grossesses sont plus compliquées, avec plus de risque de grossesses extra-utérines, d’avortements spontanés et de pathologies obstétricales comme la pré-éclampsie, la rupture
prématurée des membranes (RPM), le placenta praevia. On note également une plus grande fréquence de la présentation du siège.
Chez les garçons, les études montrent une plus grande fréquence de kystes épidydimaires, d’hypotrophies testiculaires, de cryptorchidies, d’hypospadias, ainsi
qu’une augmentation de fréquence des cancers testiculaires
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