Dans une fabrique de poudre, 2 séries d’explosions se produisent à 75 s d’écart vers 13h15, faisant 3 morts et 81 blessés (60 employés, 20 habitants proches), dont 2 graves.
Lorsque le cariste du bâtiment 211 (stockage intermédiaire de poudre sèche) pose un caisson de poudre et dégage son engin de chargement, une prise en feu se produit sous et derrière le caisson (probablement à cause de traces de poudre sur le sol). L’ensemble des caissons du bâtiment 211 détone quasi-simultanément. Des éclats chauds mettent le feu à des caissons de poudre imprégnée de solvant sur l’aire de stockage en plein air située à proximité et à 4 bâtiments proches. La poudre brule nominalement et provoque par effet relais la prise en feu de 4 caissons de poudre sèche posées provisoirement près du séchoir 314, à 100 m de distance. Cinq secondes plus tard, ces caissons déflagrent puis transitent en détonation. Le même processus s’étend alors de proche en proche en l’espace de 8 à 9 secondes aux caissons secs ou en cours de séchage dans et devant les séchoirs 314 à 319 ; au total, 12 t de poudre détonent.
Les dommages matériels sont importants. Tous les bâtiments de la poudrerie sont endommagés à des degrés divers : vitres, toitures, sous plafonds… De très nombreuses projections et éclats sont retrouvés : morceau de béton ferraillé, débris de chariot, de caissons… Un morceau de 30 kg du chariot élévateur est retrouvé à plus de 200 m ; les fourches n’ont pas été retrouvées. Les emplacements des bâtiments laissent place à des cratères. 2/3 des ouvriers sont en chômage technique. A l’extérieur du site, 90 maisons d’habitation sont entièrement détruites (murs et toitures effondrés) et 300 à 400 maisons d’habitation sont détruites de 50 à 80 %.
La reconstruction du site suivra un autre schéma d’implantation pour mieux utiliser l’espace et des modifications organisationnelles. Pour chaque fabrication, un diagramme de sécurité sera établi, précisant pour chaque phase : le stade de fabrication, les dépôts intermédiaires, les dépôts de matière première et de produits finis, les opérations de fabrications et de transport, les quantités de matière en jeu, le nombre de personnes présentes, la nature des risques et les mesures de prévention et de protection appropriées, les conséquences prévisibles d’un accident et les mesures prises. Ces améliorations seront par la suite rendues obligatoires via une évolution de la réglementation.
Cet accident a permis de définir la notion de hauteur critique d’explosion (HCE) pour les poudres et le phénomène, méconnu jusqu’alors, de transition combustion – détonation.
Lors du procès, le président du tribunal souligne que l’exploitant a sacrifié la sécurité au profit des impératifs de production.
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