Si, à l’initiative de l’homme, le visage architectural de Lyon est en perpétuelle évolution, l’histoire raconte que parfois, dramatiquement, la nature s’en est aussi mêlée…
Cétait il y a 67 ans, la nuit du 12 au 13 novembre 1930, Fourvière s’est éventrée tuant quarante personnes. La boue, la terreur et la mort venaient de s’abattre sur la ville, pulvérisant et engloutissant plusieurs immeubles de la montée du Chemin neuf et de la rue Tramassac. Vers 0 h 50, un premier glissement de terrain a privé le quartier d’électricité et fait converger sur les lieux de nombreux sauveteurs. Une heure plus tard, une seconde coulée, plus forte encore, a enseveli 19 pompiers et 4 gardiens de la paix. Le bilan déjà lourd venait encore de s’aggraver. Enfin, peu avant 3 heures, un ultime effondrement a achevé la destruction du périmètre tragique. De l’hôtel du Petit Versailles et du pâté d’immeubles qui l’enserrait il ne subsistait rien. Rien qu’un monstrueux amas de terre, de charpentes, de mobiliers en tous genres et de cailloux ruisselant d’eau… cause souterraine du drame.
L’obstruction progressive des émonctoires, des puits et des écoulements naturels a provoqué une accumulation des eaux pluviales et l’engorgement des sources, le tout sur le front de moraine jurassique qui supporte Fourvière. Cette rétention a fini par décoller la couche de terre superficielle… et boum !
A Fourvière, des signes avant-coureurs et certaines études auraient sans doute dû être pris en compte. Par exemple, trois mois avant le drame, un rouleau compresseur s’était enfoncé dans la chaussée du Chemin neuf. Par ailleurs, le 12 mai 1925, le doyen Desperet avait adressé au maire de Lyon un rapport que celui-ci lui avait demandé sur les affaissements de cette même voirie. Ce document expliquait clairement et scientifiquement les dangers que les sous-sols de cette zone dissimulaient. Le coût des travaux – 6 millions – dissuade les décideurs qui classent le dossier.
Mort le 17 mai 1929, le professeur Desperet n’a pas eu la douleur de voir la tragique exactitude de son travail.
Ce que la pioche du démolisseur n’avait pas fait, les forces aveugles d’une nature en perpétuel devenir se sont chargées de le faire. Quand le destin, qui ne prend nul repos, accomplit ses gestes fatidiques, il frappe sans pitié ; tandis que l’homme, avec toute la science dont il dispose, ne sait pas, parfois, se préserver de ses coups…
Depuis, la végétation a repris ses droits sur les consolidations multiples en béton armé. Seule reconstruction, comme une revanche du bien sur le mal, une fontaine-cascade inaugurée par Louis Pradel en 1963, utilise le drainage des eaux pour s’alimenter… et faire revivre ce petit coin de colline..
Sources http://www.magazine.fr/lyon-cite/SEPIA/sepia02.html
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